mardi 19 avril 2011

La Noix

Les nuances colorées
Les goûts
La culture de la noix en France se concentre principalement dans les régions du sud- ouest et du centre (le  Limousin, la Dordogne, le Périgord, le Quercy, l’Aveyron, les Cévennes) ainsi que dans le Dauphiné.
La noix de Grenoble et celle du Périgord possèdent une AOC.
La Corne, la Franquette, la Granjean, la Margot, la Mayette, la Parisienne sont quelques - unes des variétés françaises traditionnelles.
 La noix est constituée d’une écale qui renferme une coque ligneuse et dure qui renferme une graine plissée et dentelée. Le cerneau tire son nom de la lame du couteau qui cernait la coque pour l’extraction de la graine en début de repas. Une pointe de sel pour la perfection…
La noix se consomme fraîche ou bien sèche et ses cerneaux sont alors utilisés en confiserie et en pâtisserie.
 L’huile de noix au goût fruité relevé d’une pointe d’amertume réapparaît depuis peu dans notre cuisine. Les chefs –cuisiniers lui ont redonné de l’intérêt dans nos salades composées.
 On trouve également de la liqueur et du vin de noix issues des feuilles et des noix en brou.
Durant les veillées populaires, les mondées, on cassait des noix tout en chantant  et en écoutant des histoires. Et ce n’était pas des histoires à la noix… 

Les couleurs
D’un petit buisson originaire d’Asie, le noyer est devenu dans nos régions un arbre majestueux. Si les Grecs lui préférèrent l’olivier pour obtenir leur huile, les Romains plantèrent plus facilement le noyer et en firent même un symbole de fécondité.
Au Moyen Age, l’huile de noix fut moins utilisée à cause de l’avis négatif des médecins qui la trouvaient peu digeste. Mais on constate que certains seigneurs versaient aux monastères des redevances en noix ce qui tend à prouver que l’huile de noix restait un bien précieux. Elle  servait dans tous les cas à alimenter les petites lampes d’éclairage avant l’arrivée du pétrole. Au XIXe siècle, le noyer faillit disparaître et c’est Napoléon III qui encouragea les paysans à le replanter en bordure de chemin. Il faut savoir que les racines du noyer fabriquent un composé toxique qui ne laisse rien pousser ou presque sous l’arbre.
En regardant attentivement la noix, on découvre un groupe de teintes d’une intensité presque équivalente dans lesquelles on a rajouté soit de la terre d’ombre naturelle soit du blanc.
Si l’on essaye de transposer cette impression en déco, les volumes peuvent se travailler en 2 à 3 tons dégradés à partir d’une terre naturelle et d’un ocre léger. Cette palette apparemment neutre crée de la douceur et de l’élégance.
 Les murs peuvent être peint de couleurs différentes ce qui évitera une forme de monotonie.
Une lumière bien étudiée c’est- à -dire chaude et suffisante mettra en valeurs la subtilité de cette harmonie colorée. On peut également introduire un parquet en bois qui accentuera l’atmosphère chaleureuse. Une touche métallisée peut donner également une note plus contemporaine. Cette harmonie peut être renforcé par des pointes de bleu turc, de bleu fumé ou bien d’un brun « brou de noix » beaucoup plus dense.
On pourrait alors évoquer la rencontre de la Terre et du Ciel.
Une palette de couleurs dont on peut facilement imaginer la délicatesse.
 Les ruptures trop radicales sont à éviter car ici tout se joue dans la subtilité.
 Dans des chambres-refuges, on peut imaginer le dégradé de tons brun ocre dans la partie chambre et un jeu de bleu fumée, de bleu turquin ou de bleu ciel dans la salle de bain ouverte sur le reste de la pièce.  
  

dimanche 17 avril 2011

AIL & AULX

L’ail, des aulx


Les goûts
Une odeur et un goût fort ?
Narines sensibles s’abstenir…
L’ail est une plante potagère vivace du genre Allium originaire d’Asie Centrale tout comme l’oignon, la ciboulette et l’échalote. Plusieurs espèces sauvages existent encore de nos jours dont l’ail des ours. Ses feuilles semblables à celles du muguet et ses petites fleurs blanches étoilées parfument nos sous -bois au printemps.
Les Grecs et les Romains distribuaient généreusement l’ail à leurs soldats lors des campagnes militaires. Il était alors consommé cru et porté autour du cou. Son pouvoir fortifiant était également apprécié par les athlètes Grecs. Les Egyptiens l’adoraient pour les mêmes raisons et les ouvriers en mangeaient quotidiennement lors des constructions de pyramide.
L’ail présentait toutes les vertus médicinales : bactéricide, antiseptique, vermifuge, expectorant, stimulant, hypotenseur, anti-poison…
Il fut aussi utilisé dans les monastères pour soigner les blessures et c’est ainsi que Charlemagne imposa la culture de l’ail dans les jardins de simples.
Au Moyen Age, l’ail était utilisé pour se fortifier et se protéger des maladies, tout particulièrement en période de peste. Il était alors mâché cru pour se protéger de l’épidémie.
Les médecins portaient un long nez de cuir badigeonné d’un mélange à base d’ail et d’herbes  aromatiques pensant ainsi repousser les miasmes.
De façon générale, on buvait à l’automne un verre de lait chaud dans lequel avaient mijoté des gousses d’ail. Toute la maison alors fleurait bon l’ail dans le seul but de préparer le corps aux rigueurs de l’hiver. Les enfants portaient des tresses d’ail autour du cou pour se protéger des maladies et des sorts. On accrochait également des têtes d’ail en haut des portes pour repousser les mauvais esprits et bien sûr les vampires.
On peut donc facilement imaginer l’odeur ambiante d’une époque où l’ail était un condiment très populaire. Il est bien évident que sa consommation diminuait en s’élevant dans l’échelle sociale. Les personnages de haut rang considéraient la mauvaise odeur persistante très vulgaire. Ainsi le roi de Castille en Espagne avait un tel mal à supporter ses sujets qui mangeaient de l’ail qu’il pouvait les mettre en quarantaine.
D’ailleurs dans beaucoup de lieux de culte, l’entrée était interdite aux fidèles qui venaient de consommer de l’ail.
En cuisine, il restait fort utilisé. Le grand Curnonsky disait »Une caresse d’ail revigore ».
La sauce d’aulx fut l’une des sauces médiévales les plus utilisées. L’ail était pilé avec du persil et de l’oseille pour l’accompagnement des poissons. On ajoutait du vinaigre et de la mie de pain pour la viande grillée. On comprend alors l’importance de la purification de l’haleine dans l’absorption d’épices confites, de dragées et de vins sucrés en fin de banquet.
 A la table de Soliman Le Magnifique au palais Topkapi, l’utilisation de l’ail avec le yogourt était appréciée tout comme le bœuf à l’ail de Louis XIV à Versailles.
L’ail rose est un ail de printemps, différent de l’ail blanc d’automne. On le connaît sous le nom de Rose de Lautrec, de Fructidor, de Rose d’Italie et l’ail blanc sous l’appellation de Blanc de la Drôme, Blanc de Lomagne ou deViolet de Cadours…
A l’évocation de l’ail, les nez fins se rétractent en oubliant trop vite l’intérêt gustatif de ce véritable légume. On ne pense pas non plus à le regarder et admirer la beauté de sa forme et de ses couleurs. Une tête d’ail présente des couleurs crèmées et violacées d’une grande beauté, cela vaut donc la peine de jeter un regard attentif à cette enveloppe si subtile.
 On observera la peau translucide et la chair nacrées des gousses. L’ail en chemise qui est cuit sans être pelé offre une variation de blanc crème d’un très grand raffinement. C’est la plus belle palette de couleurs  douces qui puisse exister ! 
Les couleurs issues de la nature sont généralement subtiles dans la déco. Elles découlent d’une évidence qu’il ne faut pas négliger. Il faut même s’en inspirer.


Les couleurs
L’ail frais de printemps présente une très belle variation de couleurs. On peut s’en inspirer pour l’adapter à une pièce à vivre (cuisine ouverte+ salle à manger) ou à une chambre.
Toutes les couleurs chaudes et froides situées sur la gamme chromatique entre le rouge et le bleu se travaillent soit dans un esprit enveloppant à forte personnalité soit dans un esprit apaisant tout en fraîcheur et clarté.
On constate dans le mélange de rouge et de bleu du violet que plus le bleu est présent, plus le violet est froid et inversement plus le rouge est présent et plus il est chaud.
Le prune, plus doux qu’un violet bleuté et plus sophistiqué qu’un rouge framboise, apporte une note contemporaine certaine. Une cuisine ouverte peut-être traitée en prune et crème et se marier à des accessoires et à de l’électroménager chromés réfléchissant bien la lumière. L’ensemble est élégant, équilibré. L’alliance de blanc teinté, de violet-prune offre une impression de grande légèreté dans une pièce déjà lumineuse.
On peut ajouter une pointe de jaune sous la forme d’un meuble ou d’un textile pour dynamiser l’ensemble. Nous sommes dans les couleurs chaudes.
Le violet bleuté peut tirer vers le mauve, le parme et le lilas. Une ambiance parfaite pour une chambre. Beaucoup de douceur, de naturel et de délicatesse.
Une association avec un gris moyen, un vert légèrement citronné ou un jaune chartreuse  est intéressante pour son résultat calme et paisible. Nous sommes dans des couleurs froides.
Si le violet /bleu est doux, il peut être associé à un jaune absinthe, un orange cuivré, un bois de rose, un gris tourterelle, mastic… 
La version plus dense se mariera avec un marron glacé, un gris vison, un gris fer… 
Si le violet/ rouge est sombre ( prune, aubergine, betterave) il peut être associé à un rose boudoir, un vert sauge, un vert kaki. On peut le travailler dans un rapport de tons assez dense.
 Un violet chaud plus clair acceptera volontiers la gamme des crème, des perle, des nacre, champagne…   
Les nuances du violet sont d’une étonnante subtilité. Il faut se laisser tenter par cette couleur très élégante et l’insérer dans un nuancier équilibré aux teintes d’une aussi grande qualité.