vendredi 11 mars 2011

La Sauge



Vert sauge

Les gôuts
Dès les premiers rayons d’un soleil à peine printanier l’envie nous prend de s’allonger dans l’herbe humide. C’est encore un peu tôt malheureusement, pourtant nos sens se mettent en éveil, ils éprouvent ce besoin de s’imprégner du parfum des plantes dès la fin de  chaque hiver. Nous sommes à cette période charnière entre le froid et le chaud. Respirons quelques senteurs piquantes pour mieux taquiner nos narines endormies.
La sauge, véritable herbe sacrée à l’odeur forte et rude fait partie de la famille des labiées qui nous donne des herbes riches en essence. Les feuilles épaisses, duveteuses d’un vert grisâtre dégagent un arôme frais à peine camphré très caractéristique : on adore ou on déteste. 
Les moines bénédictins la cultivèrent dans les jardins de simples de leur monastère. C’est ainsi qu’elle se répandit en Europe de l’Est et du Nord et que Charlemagne la couronna Herbe Royale. Au Moyen Age, la sauge était considérée comme une plante aromatique mais aussi médicinale et ornementale. Elle remplissait trois fonctions : le bon, le bénéfique et le beau.
Sa saveur aromatique puissante avait le rôle de parfumer les farces des volailles ou les préparations à base de veau, d’agrémenter les plats de légumes et d’aromatiser des vins cuits. On allait même jusqu'à préparer ses feuilles en beignets. Elle était bien souvent préconisée sous forme de tisane qui avait l’avantage de favoriser la digestion des plats un peu trop riches.
Le thé de sauge était fort apprécié en boisson légère non sucrée( ou juste avec un soupçon de miel…) Fraîches ou séchées, les feuilles de sauge un peu amères et piquantes étaient le condiment indispensable à la plupart des plats. Les Egyptiens, les Grecs et les Romains l’utilisaient comme aromate et comme herbe médicinale.
 On lui attribuait beaucoup de vertus comme celle de pouvoir prolonger la vie.
On disait fréquemment : « Comment pourrait mourir un homme qui possède de la sauge en son jardin » ou bien « Qui a de la sauge dans son jardin n’a pas besoin de médecin ».
La sauge officinale est la plus couramment employée, on a répertorié par ailleurs pas moins de 600 espèces dans le monde d’où le terme de plante universelle.
Cette plante est aussi à l’aise dans la cuisine qu’en pharmacie.
 Les propriétés antispasmodiques, antiseptiques, antisudorales, diurétiques sont reconnues et appréciées en herboristerie.
Les buissons bas composés de feuilles riches en essence offrent à nos jardins des volumes parfumés à travailler en larges massifs. Ne pas hésiter à les mixer avec d’autres plantes aromatiques comme le romarin, le thym et la menthe et créer ainsi de grands pans de verdure. Un camaïeu de verts à structurer qui à l’œil et au nez sera un vrai bonheur tout au long de l’année.

Les couleurs
Aucune couleur ne possède autant de variantes que le vert.
Les combinaisons à base de vert sont quasi illimitées et cela va de la plus grande simplicité à l’opulence la plus précieuse. Le vert est un mélange de bleu et de jaune (couleurs primaires).Il est donc aussi à l’aise avec les bleus froids qu’il a en lui qu’avec les couleurs chaudes du jaune. Avec un seul vert, on peut créer de nombreuses teintes contrastées en intensifiant ou en adoucissant la couleur. Cette palette peut se construire ton après ton. Prenons par exemple un vert naturel comme la sauge et voyons comment il se comporte avec certaines autres couleurs.
Le vert sauge doux se marie avec presque toutes les couleurs, il peut être travaillé en camaïeu mais aussi en association avec des bleus froids ou des gris neutres. L’apport de mauve-lilas ou de roux  est toujours sophistiqué et enfin la combinaison au rouge magenta est subtile et forte.
 Une atmosphère simple et fraîche s’établit dans une pièce lumineuse grâce à la construction d’une gamme monochrome autour d’un vert. Un mélange de surfaces brillantes et mates est intéressant dans une salle de bain par exemple. L’apport de surfaces en verre ou en pâte de verre ainsi que de larges miroirs  accentue encore l’effet de brillance. Un jeu systématique de couleurs très différentes n’est pas toujours obligatoire, le simple fait de jouer sur des qualités de textures est déjà riche en soi, surtout dans un petit espace. Dans une petite pièce, la palette des couleurs peut être restreinte. La lumière jouant sur chaque mur, l’intérêt d’un travail en camaïeu se comprend facilement. Le vert sauge doux se plie très bien à cet exercice. Par contre le travail sur la lumière générale doit garder la douceur et la fraîcheur dans la pièce.
Les teintes froides de bleu et de vert se marient parfaitement pour créer une atmosphère tranquille. Ce mélange de tons moyens, équilibrés est  agréable à l’œil et à l’esprit.
 La rencontre du bleu de Delft et de Wedgwood et du vert sauge invite magnifiquement à la relaxation. Attention toutefois à bien travailler la lumière ambiante afin de garder une  impression chaleureuse dans ce jeu de teintes froides.   
Un verts sauge doux et un gris-nuage sont d’une grande sobriété dans un salon. Ces tons un peu grisés sont très sophistiqués et peuvent remplacer parfois subtilement un blanc clinique trop froid. Il suffit d’ajouter des notes de lilas-mauve ou de rose poudré pour créer l’ambiance paisible d’une chambre. Cette combinaison est d’un grand raffinement, il faut bien sûr la travailler finement pour garder toute la subtilité des tons. Par ailleurs la qualité des matériaux est également primordiale. Tout se joue au millimètre.
 Enfin le rapport tonique entre le vert sauge et les couleurs chaudes comme le roux et le rouge magenta est idéal pour un espace à réveiller. Il faut utiliser ces couleurs (qui sont complémentaires au vert, surtout le rouge bien sûr) à très petite dose et dans un registre de même intensité entre le vert et le rouge. Bien souvent, il vaut mieux assourdir les teintes car on y gagne en justesse de ton. Une entrée, un grand couloir ou un large espace à vivre lumineux peuvent devenir des lieux parfaits pour ces harmonies  plus hardies.
 Cette couleur n’est pas difficile à utiliser comme on l’entend parfois. Il faut tout simplement prendre le temps de bien choisir le vert que l’on aime. La gamme est vaste…profitons-en. 

 

lundi 7 mars 2011

L'OIGNON

 


Le blanc prend des couleurs.
Les goûts
Sur le marché des matins d’hiver, l’oignon trône sur l’étal et nous offre différentes teîntes d’une même couleur, allant du plus clair au légèrement foncé. Lorsque le regard s’attarde sur ce magnifique légume, on repense alors à cette définition d’un camaïeu doux et clair qui lui va si bien. Un crème, blanc légèrement teinté qui se décline en différents tons.
Voilà l’oignon, roi des légumes qui semble bien souvent l’aliment banal acheté à la va- vite et qui se révèle en fait être un légume universel. Il se doit de figurer dans tout potager qui se respecte. C’est l’un des légumes de très grande consommation tout en étant également irremplaçable pour ses multiples propriétés médicinales un peu oubliées de nos jours.
L’oignon est une plante vivace, bisannuelle, largement cultivé comme une plante potagère mangé cru ou cuit. Cette plante à bulbe, dérivée certainement d’un Allium, fut domestiquée très rapidement  en Asie Centrale. On en retrouve des traces en Iran puis en Egypte où ce véritable légume sacré fut cultivé en grande quantité tout comme l’ail et le poireau.
Il était bien souvent très gros, sucré et doux et très apprécié cru.
Il pouvait servir d’offrande aux multiples dieux et il figurait très souvent sur les peintures des tombes égyptiennes.
Les Grecs et les Romains mangeaient également beaucoup d’oignons mais c’est au Moyen-Age que l’oignon devient un des piliers de l’alimentation française.
On en compte d’innombrables variétés. On classe souvent les oignons par couleur : les oignons blancs comme les Blancs de Paris ou les petits oignons de Mulhouse, les jaunes comme les oignons des Cévennes classés AOC, les rouges comme les oignons de Brunswick et les roses comme les oignons de Roscoff eux aussi classés AOC.
Ils étaient réservés à la nourriture des équipages des navires de commerce de Roscoff. C’était un moyen efficace pour lutter contre le scorbut. Les bulbes d’oignons blancs, jaunes, rouges, roses et bruns sont consommés sous forme de condiments ou en légumes. Dans la cuisine, l’oignon se retrouve en premier plan dans les recettes légendaires de la tarte à l’oignon, la soupe à l’oignon, la purée d’oignons. Il assure également un second rôle dans l’accompagnement des légumes cuits. En février, des petits bulbes sont plantés « en rang d’oignons » et récoltés vers Juillet-Août.  Les tiges courtes s’ornent de belles fleurs en ombelle mais ce sont les bulbes des oignons qui sont mis à sécher et conservé au sec pour une consommation hivernale. Le bulbe se compose de feuilles s’enveloppant les unes dans les autres. Les pelures d’oignons bouillies teintent les œufs de Pâques d’un beau brun naturel.
Si l’oignon est le roi des légumes, il est aussi le prince des camaïeux avec son armée de nuances subtiles et nacrées. On compte d’innombrables variétés dans les jardins et les cuisines  et si l’on prend le temps de les observer, on découvre des thèmes colorés  d’une grande simplicité et d’une grande élégance. Il nous fait parfois pleurer mais sans méchanceté.  

Les couleurs
Lorsque l’on veut repeindre en blanc une ou plusieurs pièces orientées au Nord, il est important de bien réfléchir au préalable à l’utilisation d’une couleur chaude. C’est indispensable pour obtenir un résultat doux et feutré. La lumière froide du Nord doit être neutralisé par un blanc utilisé comme une vraie couleur. Le blanc crème, le blanc écru,
le blanc réglisse, le blanc biscuit sont des variations de blanc traité sur une palette très restreinte. Ces blancs teintés magnifiques  peuvent être travaillé en camaïeu. On utilise alors des tons très proches les uns des autres à partir de même couleur.
Travailler par exemple un crème ou un grège en camaïeu permet d’obtenir une atmosphère élégante et plus subtile qu’un blanc uniforme. Les tons neutres offrent une simplicité au décor et une subtile interaction des surfaces traitées Le crème est un blanc teinté qui accroît l’impression de chaleur naturelle, de bien-être. Choisir des tons de beige, crème, chamois…permet de se sentir bien ancré, enraciné dans un espace. De plus ces camaïeux lient parfaitement les pièces et uniformisent ainsi la maison. L’harmonie est aussi importante dans une seule pièce que dans toute la maison, on doit ainsi pouvoir passer d’une pièce à l’autre sans être heurté par des changements trop brutaux. Cela nécessite une bonne circulation du regard. Les blancs teintés sont de grands classiques en déco qu’il ne faut surtout pas renier.
De plus, associés à des teintes rosées, à des jaunes légers ou à des verts subtils, ces blancs colorés invitent à la méditation et offrent  ainsi des espaces paisibles tout à fait dans l’esprit écolo-bio-naturel dont nous avons tant besoin. Une chambre ou un salon seront des pièces idéales pour ces blancs teintés, cassés qui ont la faculté d’accroître le bien-être et l’élégance.
N’ayez pas peur de vous ennuyer, l’interaction de toutes ces teintes subtiles enrichira toujours une pièce ou une maison et créera ainsi l’équilibre coloré tant désiré.