jeudi 17 février 2011

Le Radis noir



Un mariage blanc.

Les goûts
Le radis noir est un radis d’hiver à la peau noire et à la chaire blanche. Cette plante d’hiver est un légume-racine que l’on sème généralement en été pour le récolter à l’automne avant les 1er gels. Après l’élimination des feuilles, le radis noir peut se conserver 2 à 3 semaines rangé au réfrigérateur ou durant 2 mois en cave.
 Il se cultive sous presque tous les climats
C’est une variété de légume très ancienne utilisée à des fins culinaire et médicinales.
On le retrouve dans le proche-Orient et autour du bassin méditerranéen.
Les Egyptiens le cultivaient à l’époque des pharaons. Le radis noir servait de monnaie d’échange tout comme l’ail et l’oignon pour rétribuer les esclaves qui construisaient les pyramides. C’était un aliment censé donner des forces.  On a d’ailleurs retrouvé des hiéroglyphes illustrant le radis noir dans le temple de Karnak. A Rome, il accompagnait le pain en début de journée et au Moyen-Âge il adoucissait la gorge sous forme de sirop. 
 On le retrouve sous différentes appellations comme le radis d’Espagne, le radis d’hiver, le raifort des parisiens, le gros gris ou le raifort cultivé…
Ce gros radis noir d’hiver à une saveur piquante caractéristique dont la chair est un peu plus sèche que celle du radis rose ( les variétés de petits radis roses et rouges seront sélectionnées en Europe vers le XVI° siècle). Il se consomme cru, pelé et coupé en lamelles ou râpé.
Ce légume dont on consomme la racine est donc noir à l’extérieur et blanc à l’intérieur.
Une fois épluché, il se présente dans l’assiette tout en blanc.
 Sous cette délicatesse apparente se cache un fort caractère. On le coupe le plus souvent en fines tranches presque translucides qui évoquent facilement la glace, le gel de l’hiver.
 Dans une recette du cuisinier Jean Bardet, le radis noir râpé est mélangé à de la crème épaisse salée. Des textures subtiles et différentes teintes de blanc se lient de façon subtile. La brillance du radis rencontre la douceur de la crème.
 Pourquoi ne pas retrouver cette subtile association dans la maison ?

Les couleurs
Le blanc symbole du minimalisme et de l’épure est une évidence qui revient périodiquement en décoration. Après des périodes de couleurs vives ou de camaïeu de gris, le blanc refait surface tout naturellement sur les murs. Il y a les inconditionnels qui vivent uniquement dans du blanc et rien que du blanc et puis les autres qui essayent régulièrement de repartir sur une base de blanc après des tentatives colorées pas toujours contrôlées. Pour les uns tout se passera bien pour les autres le résultat risquera d’être sec et froid surtout si la pièce est au Nord. La sophistication du blanc s’obtient par une qualité des matières et des formes. L’emploi du blanc doit se travailler également avec un éclairage particulier, tout en douceur en en force (lumières d’ambiances à multiplier dans la pièce) afin d’éviter l’ambiance clinique éprouvante au quotidien. Sans la couleur, on est obligé de travailler avec l’architecture de la pièce, on est devant la toile blanche.
Ceci- dit si l’envie vous tente de casser un peu ce cocon monochrome,une touche de noir peut parfaitement faire l’affaire. Le mariage du blanc et du noir est élégant. C’est d’ailleurs un grand classique pour sophistiquer un lieu. Un blanc réhaussé d’une pointe de noir rééquilibre un espace mais attention car le duo peut se révéler brutal. Un contraste vibrant entre le noir et le blanc peut vite devenir insupportable. C’est un dosage à effectuer avec prudence. Si vous aimez ce mariage contrasté, mieux vaut le faire pour commencer dans des pièces de passage afin de savoir si cela vous convient.


lundi 14 février 2011

L'Endive






Blanc d’hiver.
Les goûts
L’endive appelée également « feuille blanche » (witloof en flamand) symbolise parfaitement  le légume d’hiver dont la pleine saison commence en Octobre et s’arrête en Mars.
L’endive est issue d’une chicorée sauvage  qui explique sa pointe d’amertume.
La découverte de la méthode de culture à été le fruit du hasard. Vers 1830, en Belgique, un paysan aurait voulu dissimuler sa récolte de chicorée sous un tas de terre dans sa cave durant la période troublée de l’Indépendance. Quelques mois plus tard, la surprise fut grande de voir que les racines avaient donné naissance à une plante blanche en forme de fuseau. L’endive était née. Connue au départ en Belgique sous le nom de chicon, elle fut systématisée par le jardinier en chef du jardin botanique de Bruxelles, Mr Brésiers.
Henri de Vilmorin la présenta en France vers 1875. Le premier cageot » d’endives de Bruxelles « fut vendu aux Halles de Paris en 1879.
En résumé, les graines semées en Mai-Juin donnent naissance à la chicorée dont on arrache les racines. Elles sont alors stockées puis mises en terre à l’abri de la lumière au début de l’hiver. Au bout de quelques semaines à une température de 20° un bourgeon blanc crème apparaît.
Il est bien évident que les méthodes industrielles actuelles ont fait évoluer ce type de récolte. L’endive reste la seule salade à pousser à l’abri de la lumière ce qui explique d’ailleurs sa blancheur. Au fil des années, la saveur de l’endive est devenue plus douce car son amertume représentait un véritable frein à sa consommation.
C’est peut-être le même problème que l’on rencontre dans la déco intérieure avec un blanc qui devient  fade et triste en voulant à tout prix être neutre.
Une question de caractère !
Le blanc de l’endive est très riche et simple à la fois. Ce légume présente un aspect mat lorsqu’on le coupe en deux dans sa longueur, une belle simplicité dans sa texture, une architecture en ogive.Une coloration extraordinaire couvre chacune de ses feuilles blanches.
L’endive doit être brillante. Une pointe de jaune clair apporte plus ou moins la subtile touche  colorée à ce monolithe blanc.
Monochrome,brillant, mat, architecturé sont ces qualificatifs que l’on retrouve dans un esprit déco épuré.
  

Les couleurs
Le blanc symbolise en Occident la lumière, la pureté en opposition à l’Asie ou il représente la mort… Question de culture, bien que le blanc de l’innocence et du berceau rejoint dans notre propre culture le blanc du linceul et de la mort.
Un blanc immaculé entraîne l’épure, le minimalisme.
Mal traitée dans la maison, l’utilisation d’un blanc peut être glaciale, fade voir clinique, particulièrement dans le cas d’une pièce orientée plein Nord. On pense toujours utiliser le blanc comme la solution la plus simple à la remise en état d’un lieu. Il semble être neutre, sans risque et le plus adapté à la conservation d’un bel espace.
Ce n’est pas forcément la solution idéale
Le blanc est un vrai parti-pris.
Les formes s’arrondissent sous l’épaisseur blanche de la neige, on parle souvent d’ouate ce qui traduit l’impression de grande douceur. Tout dépend en fait de la qualité et de la force des matières et de la lumière. Un éclairage très doux et ponctuel associé à de beaux matériaux, de beaux meubles bien dessinés permettent d’éviter une pièce sans âme.
Le blanc est alors la couleur efficace pour rendre cette pièce plus lumineuse, plus spacieuse. Il existe actuellement une très belle gamme colorée, de blancs chauds et froids, passionnante à travailler. On peut la traiter en camaïeux d’une manière subtile. Le résultat complexe, offre une richesse très élégante. Ne pas hésiter à travailler les murs avec des sous-couches et une peinture de grande qualité. C’est indispensable à la qualité finale des pièces.
La cuisine ou la salle de bain accueillent généralement le blanc dans la maison. Elle est la couleur hygiénique par excellence.
Ce blanc est depuis longtemps la garantie de propreté dans ces pièces dites techniques ( voir les sanitaires de bain et de cuisine). L’évolution de la maison à radicalement changé le vrai sens utilitaire de ces lieux. Ces pôles pratiques s’ouvrent sur les autres pièces à vivre. Une cuisine n’est plus fermée sur elle-même, elle devient au contraire le cœur de la maison en s’intégrant au salon- salle à manger.
Le blanc doit alors se lier adroitement à l’ambiance générale.
On ajoute des matériaux nobles comme le bois clair, le métal, la pierre ou la laine, des couleurs légères comme des gris, des beiges ou des jaunes très clairs  sur les rideaux, les coussins ou un tapis. Tout cela peut faire vibrer l’atmosphère de la pièce.
Toujours en touches légères…
L’extrémité des endives, jaune pâle, donne l’idée d’une pointe colorée délicate et discrète à développer dans une ambiance minimaliste.  
L’utilisation subtile de pois, de rayures ou des carreaux peut être également intéressante. L’apport d’une structure traitée presque en ton sur ton sublime la volonté de simplicité.
Une question de proportion à travailler de façon discrète dans la maison.
Pour obtenir la sensation de repos, une peinture mate ou satinée est idéale, mieux vaut alors garder la peinture brillante en touches secondaires. On peut même blanchir tous les murs et les boiseries, le plafond et le plancher. On utilise du blanc d’os, du blanc de lait, du blanc lunaire, du blanc de chine, du blanc de céruse, d’albâtre, d’argile, d’argent ou de Meudon…
Le blanc s’installe parfaitement dans une pièce contemporaine mais aussi dans une pièce de style gustavien (style Louis XVI revisité par la Suède au XVIII °) ou dans une maison à l’esprit campagne sobre et chic.
Attention l’innocence du blanc s’oppose au rouge de la guerre, de la violence. Une seule tache de sang sur de la neige peut faire vibrer en nous un sentiment de malaise, d’agressivité. *
Une seule petite touche de couleur vive peut casser une sensation de paix et de sérénité dans un bel espace monochrome…
Un fil rouge, une fine bande au mur ou des rayures fines sur un rideau peuvent être des alliés parfaits comme des ennemis redoutables.
Le blanc est une affaire de très grande subtilité.
 * en référence à la symbolique neige-sang dans le film du réalisateur F. Leterrier d’après le roman de Jean Giono «  Un roi sans divertissement » ainsi qu’aux trois gouttes de sang dans la neige du dessin animé » Blanche- Neige et les sept nains ».

dimanche 6 février 2011

Les Figues


Une déclinaison subtile de teintes apaisantes.


Les couleurs

Le figuier est avec l’olivier, la vigne et le blé un des plus anciens symboles du bassin méditerranéen. Dans les peintures anciennes, on peut voir Adam et Eve utiliser les feuilles de figuier pour cacher leur nudité et Romus et Romulus auraient été allaités par la louve à l’ombre de cet arbre. Ces exemples nous démontrent l’ancienneté du figuier dont les premières traces remontent à plus de onze mille ans.
Ce fruit est le plus ancien des fruits domestiqués.
Pline l’ancien l’évoquait déjà, Henri IV en réclamait à son jardinier et Louis XIV obligea La Quintinie, chef – jardinier à Versailles à le cultiver dès le mois de juin jusqu’aux  premiers froids par d’habiles stratagèmes.
La fécondation de la figue est une petite merveille de complexité où l’insecte «  blastophage » y joue un rôle majeur. La figue comme la fraise n’est pas un fruit mais une multitude de petits fruits craquants correspondant en fait aux « grains » apparents à l’oeil nu.
Le figuier évoque une sensation de force, de puissance, mais il dégage également une très grande sérénité. Le profil de l’arbre est imposant, tortueux et ses larges feuilles lobées dessine un magnifique réseau sinueux dans le ciel.
La peau de la figue d’automne possède une palette de couleurs très subtile qui va d’une variation de  violets à des verts plus ou moins pâles. L’intérieur, une fois le fruit coupé en deux est d’une coloration  plus vive. Un rouge et un orangé se dispute la vedette sur un fond crème qui encercle avec beaucoup d’élégance ce duo un peu remuant.
Ces teintes chaudes, rouge pompéï, ambre rouge, orange brûlée ainsi que le mauve et le blanc hollandais, kaolin et beige se lient volontiers au vert mousse, vert avocat et vert taupe.
 La force de ces couleurs en déco est un parfait allié des tons crème un peu froids et mieux vaut éviter le blanc éblouissant – trop cassant.
 L’utilisation du grenat, pourpre, corail est un choix hardi, mais il apportera une profondeur relaxante sur le mur d’une chambre par exemple. Les tons chauds  auront aussi un impact puissant dans une salle de bain, la transformant en une véritable pièce à vivre.
 Une réelle intimité crée par des tons riches.
Le mariage des crèmes denses et des verts doux en grandes masses offrira aussi une sensation de confort dans cet univers contrasté par la présence des couleurs puissantes utilisées par petites touches et des teintes plus délicates, complémentaires ( verts et rouges assourdis) .
Les associations de couleurs les plus stimulantes s’inspirent de façon logique de la nature et
Il y a là un bel exemple d’équilibre à traduire en décoration.
On se sert des feuilles de figuier pour une teinture artisanale. Elles dégagent un doux parfum de figues à la cuisson et elles teignent dans des tons de jaune poussin.

Les goûts
On utilise en cuisine la figue fraîche pour la réalisation de confiture, de marmelade, de sirop, de vin et en accompagnement de fromage et de jambon cru.
Il existe de multiples variétés de figuiers qui donnent des figues vertes, blanches,( la Blanche d’Argenteuil ou Versaillaise) des figues grises, rouges et des figues noires, violettes.
La violette de Solliès AOC représente 75% de la production française. Elle est la plus sucrée et la plus juteuse.
Les vertes sont en général sélectionnées pour le séchage. Au 15 eme Siècle, les corinthiens vendaient aux vénitiens des raisins secs dans lesquels ils mêlaient des morceaux de figues sèches, moins chères d’où l’expression «  Mi-figue, Mi-raisin ».


La Mûre



Couleurs profondes et gourmandes
Les couleurs
Dans une nature encore vive, une touche violacée s’installe patiemment sur le vert des haies rustiques. Une note orange brique, rouge sang laisse place à des nuances beaucoup plus profondes, plus sombres. Rien de triste à cela car la lumière joue sur chaque facette des grains de la mûre sauvage. Une variation colorée progressivement teinte les bords de chemin en un motif à pois sur un fond de vert anglais. Grande subtilité colorée qui ne perd à aucun moment ses couleurs de caractère. Cette association d’orangée brique, rouge sang-de-dragon, de prune sanguin, de violet brun et de vert anglais est une exploitation audacieuse de couleurs fortes qui s’intensifient et se rehaussent sans se heurter.
En déco, il faut imaginer cette palette de couleurs profonde sous une lumière également puissante. Couleurs et lumières sont de force égale.
Ne jamais oublier l’importance de l’éclairage.
La couleur même de la mûre est sombre, on pourrait la décrire comme un violet d’évêque mélangé à de l’indigo. Ce ton peut être utilisé comme un noir teinté très puissant donnant du caractère à un espace restreint.
Un crème pâle peut être distillé à très faible dose (en oubliant carrément le blanc éclatant qui viendrait casser l’harmonie subtile). Des carreaux et des rayures sur des coussins, des rideaux ou un tapis peuvent aussi contrebalancer la force de ces tons.
Cette gamme de couleurs chaudes et assourdies offre une sensation de calme, elle enrobe une pièce avec beaucoup de caractère et d’élégance.
Une cuisine ou une petite pièce-refuge comme une bibliothèque pourraient êtres traités dans  cette harmonie enveloppante et donc rassurante. Le bois est un associé parfait. Il renforce de manière élégante ces nuances subtiles.  
Le pouvoir évocateur des couleurs est puissant, on le sait mais c’est à chaque fois un bonheur de le redécouvrir. Cette touche violacée et orangée avec une pointe de vert s’imagine tout naturellement dans une cuisine. Qui n’a pas en mémoire les cueillettes de mûres de fin d’été sur les bords des chemins, la récolte se transformant en une confiture ou gelée laissant dans la cuisine des couleurs fabuleuses et des parfums magiques.
L’utilisation de ces couleurs nous ramène dans ces souvenirs de gourmandise.
Les goûts
La mûre sauvage est une baie de fin d’été dont la récolte peut se poursuivre jusqu’au mois d’Octobre. Elle est le fruit comestible de la ronce. Ce buisson compact et épineux qui envahit les haies de jardin et les bords de chemin. C’est une plante de la famille des rosacées. La mûre sauvage ne doit pas être confondu avec la mûre du mûrier, arbre originaire d’Iran qui peut atteindre une quinzaine de mètres. Il existe également le mûrier blanc, originaire de Chine, principalement cultivé pour l’élevage des vers à soie (ils se nourrissent des feuilles) et qui a pratiquement disparu de nos jours.
Il faut avoir en mémoires les balades, paniers en main, (fruits fragiles à manier avec précaution) à la recherche de l’or noir. Comme la mûre est très juteuse et perdue au milieu des ronces, la récolte est souvent vécue comme un véritable combat dans les ronciers avec pour désagrément les ongles violets, les jambes écorchées et les lèvres rouges…
 Au retour des chemins, il y a le bonheur d’une récolte fruitée, subtile et comme le fruit est fragile, la confection de confiture, gelée, sirop ou sorbet est rapidement menée. Adieu épines et toiles d’araignées, bonjour le parfum délicat aux notes boisées du fruit cuit à feu vif.
C’est toute cette histoire colorée qui peut aisément se raconter sur les murs d’une cuisine ou d’un lieu de repli sur soi comme un petit bureau. 


La Poire

Une nature aux couleurs en demi-teinte
Les couleurs
On peut trouver l’inspiration dans toutes les couleurs et les textures. Il suffit de regarder autour de soi et d’analyser les émotions que nous ressentons devant ce qui nous entoure.
Ainsi on peut mieux comprendre la raison d’aimer plutôt une couleur prune ou figue que le rouge coquelicot ou le rouge cerise.
L’été est loin de nous, les teintes sont encore ensoleillées mais deviennent plus douces, plus assourdies. Les couleurs vives de l’été disparaissent par à coups au profit de tons de la demi-saison ( mois de Septembre et d’Octobre). Les couleurs sont toujours dans la gamme chaude comme le jaune, l’orange, le rouge et le brun.
 Ce registre coloré est d’une grande douceur mêlée à quelques accents de vert-jaune.
Le jaune exprime à cette période le dessèchement, la perte de vivacité de la nature, A une certaine époque ce jaune évoquait la mort avant de célébrer le pouvoir et l’argent. C’est une couleur de passage lorsqu’elle devient ocrée, dorée en opposition au jaune conquérant du printemps. On retrouve dans cette teinte l’air doux et sec, le feuillage des forêts qui roussit avant de tomber au sol sous la pluie, le vent et le soleil dont les rayons se font plus modestes au fil des jours.
Cette palette de tons sourds et équilibrés apporte une impression chaleureuse, de grand confort. La gamme est douce et possède le charme coloré d’un pré-automne.
 Il n’y a pas le diktat d’une couleur au détriment d’une autre. C’est une variation de tons à vibrations égales très caractéristiques d’une inter- saison.
On peut utiliser cette palette en demi-teinte dans une pièce d’accueil comme l’entrée ou un salon douillet. L’ambiance peut-être aussi bien rustique, naturelle que contemporaine avec de beaux canapés confortables orange et prune par ex.
C’est un travail d’accords qui autorise l’utilisation de couleurs comme le jaune beurre, le jaune crème, le jaune citron pâle, l’ocre jaune, le jaune coing mais aussi le rose baie et les verts tilleul, fougère et lichen sans oublier le brun noisette, le miel, le brun brou de noix avec une pointe d’orange brique.
Les goûts
La poire est un des fruits symboles de cette inter-saison.
La poire offre une grande diversité de couleurs en passant du jaune au rouge orangé et au vert. On observe sur sa peau de véritables imprimés prêts à l’emploi  pour des tissus, papiers peints, peintures… C’est un fruit de transition et ses teintes riches sont caractéristiques de ces dernières journées embuées de soleil.
Une nature au goût fruité, à la saveur beurrée et à la chair blanche. 

On trouve ce fruit rustique dès la fin de l’été et bien sûr tout au long de l’automne et jusqu’en hiver. Les différences de variétés portent sur la saison et sur l’usage ( poire à cuire, poire à couteau…). On commence la dégustation d’été par la poire Williams et la Guyot qui laisseront place en ce début d’automne à la poire Beurré Hardy ( sacrée meilleure poire par La Quintinie chef jardinier à Versailles au temps de Louis XIV) la Comice, la Conférence… on dégustera enfin la poire Passe crassane de l’hiver

Le poirier est un arbre originaire de Chine mais il s’étendait également au Cachemire et au Moyen-Orient.
 Les fruits ont été sélectionnés depuis la Haute- Antiquité (une cinquantaine de variétés à la fin de l’Empire Romain). Au XVIeme siècle, on trouvait une vingtaine de variétés de poires dans la cuisine ottomane.
Au Moyen-Age et la Renaissance la poire était présente sur les tables à la fin du service des viandes et des légumes. Elle permettait alors de se désaltérer « garder une poire pour la soif » avant d’entamer les fromages en dernière partie de repas. L’expression «  entre la poire et le fromage » vient de cette période où le repas épicé se terminait d’abord par un fruit frais puis par des fromages. Cette dernière étape souvent bien arrosée de vin était plus détendue, plus conviviale et donc propice aux discussions.