Une nature aux couleurs en demi-teinte
Les couleurs
On peut trouver l’inspiration dans toutes les couleurs et les textures. Il suffit de regarder autour de soi et d’analyser les émotions que nous ressentons devant ce qui nous entoure.
Ainsi on peut mieux comprendre la raison d’aimer plutôt une couleur prune ou figue que le rouge coquelicot ou le rouge cerise.
L’été est loin de nous, les teintes sont encore ensoleillées mais deviennent plus douces, plus assourdies. Les couleurs vives de l’été disparaissent par à coups au profit de tons de la demi-saison ( mois de Septembre et d’Octobre). Les couleurs sont toujours dans la gamme chaude comme le jaune, l’orange, le rouge et le brun.
Ce registre coloré est d’une grande douceur mêlée à quelques accents de vert-jaune.
Le jaune exprime à cette période le dessèchement, la perte de vivacité de la nature, A une certaine époque ce jaune évoquait la mort avant de célébrer le pouvoir et l’argent. C’est une couleur de passage lorsqu’elle devient ocrée, dorée en opposition au jaune conquérant du printemps. On retrouve dans cette teinte l’air doux et sec, le feuillage des forêts qui roussit avant de tomber au sol sous la pluie, le vent et le soleil dont les rayons se font plus modestes au fil des jours.
Cette palette de tons sourds et équilibrés apporte une impression chaleureuse, de grand confort. La gamme est douce et possède le charme coloré d’un pré-automne.
Il n’y a pas le diktat d’une couleur au détriment d’une autre. C’est une variation de tons à vibrations égales très caractéristiques d’une inter- saison.
On peut utiliser cette palette en demi-teinte dans une pièce d’accueil comme l’entrée ou un salon douillet. L’ambiance peut-être aussi bien rustique, naturelle que contemporaine avec de beaux canapés confortables orange et prune par ex.
C’est un travail d’accords qui autorise l’utilisation de couleurs comme le jaune beurre, le jaune crème, le jaune citron pâle, l’ocre jaune, le jaune coing mais aussi le rose baie et les verts tilleul, fougère et lichen sans oublier le brun noisette, le miel, le brun brou de noix avec une pointe d’orange brique.
Les goûts
La poire est un des fruits symboles de cette inter-saison.
La poire offre une grande diversité de couleurs en passant du jaune au rouge orangé et au vert. On observe sur sa peau de véritables imprimés prêts à l’emploi pour des tissus, papiers peints, peintures… C’est un fruit de transition et ses teintes riches sont caractéristiques de ces dernières journées embuées de soleil.
Une nature au goût fruité, à la saveur beurrée et à la chair blanche.
On trouve ce fruit rustique dès la fin de l’été et bien sûr tout au long de l’automne et jusqu’en hiver. Les différences de variétés portent sur la saison et sur l’usage ( poire à cuire, poire à couteau…). On commence la dégustation d’été par la poire Williams et la Guyot qui laisseront place en ce début d’automne à la poire Beurré Hardy ( sacrée meilleure poire par La Quintinie chef jardinier à Versailles au temps de Louis XIV) la Comice, la Conférence… on dégustera enfin la poire Passe crassane de l’hiver
Le poirier est un arbre originaire de Chine mais il s’étendait également au Cachemire et au Moyen-Orient.
Les fruits ont été sélectionnés depuis la Haute- Antiquité (une cinquantaine de variétés à la fin de l’Empire Romain). Au XVIeme siècle, on trouvait une vingtaine de variétés de poires dans la cuisine ottomane.
Au Moyen-Age et la Renaissance la poire était présente sur les tables à la fin du service des viandes et des légumes. Elle permettait alors de se désaltérer « garder une poire pour la soif » avant d’entamer les fromages en dernière partie de repas. L’expression « entre la poire et le fromage » vient de cette période où le repas épicé se terminait d’abord par un fruit frais puis par des fromages. Cette dernière étape souvent bien arrosée de vin était plus détendue, plus conviviale et donc propice aux discussions.
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