lundi 14 février 2011

L'Endive






Blanc d’hiver.
Les goûts
L’endive appelée également « feuille blanche » (witloof en flamand) symbolise parfaitement  le légume d’hiver dont la pleine saison commence en Octobre et s’arrête en Mars.
L’endive est issue d’une chicorée sauvage  qui explique sa pointe d’amertume.
La découverte de la méthode de culture à été le fruit du hasard. Vers 1830, en Belgique, un paysan aurait voulu dissimuler sa récolte de chicorée sous un tas de terre dans sa cave durant la période troublée de l’Indépendance. Quelques mois plus tard, la surprise fut grande de voir que les racines avaient donné naissance à une plante blanche en forme de fuseau. L’endive était née. Connue au départ en Belgique sous le nom de chicon, elle fut systématisée par le jardinier en chef du jardin botanique de Bruxelles, Mr Brésiers.
Henri de Vilmorin la présenta en France vers 1875. Le premier cageot » d’endives de Bruxelles « fut vendu aux Halles de Paris en 1879.
En résumé, les graines semées en Mai-Juin donnent naissance à la chicorée dont on arrache les racines. Elles sont alors stockées puis mises en terre à l’abri de la lumière au début de l’hiver. Au bout de quelques semaines à une température de 20° un bourgeon blanc crème apparaît.
Il est bien évident que les méthodes industrielles actuelles ont fait évoluer ce type de récolte. L’endive reste la seule salade à pousser à l’abri de la lumière ce qui explique d’ailleurs sa blancheur. Au fil des années, la saveur de l’endive est devenue plus douce car son amertume représentait un véritable frein à sa consommation.
C’est peut-être le même problème que l’on rencontre dans la déco intérieure avec un blanc qui devient  fade et triste en voulant à tout prix être neutre.
Une question de caractère !
Le blanc de l’endive est très riche et simple à la fois. Ce légume présente un aspect mat lorsqu’on le coupe en deux dans sa longueur, une belle simplicité dans sa texture, une architecture en ogive.Une coloration extraordinaire couvre chacune de ses feuilles blanches.
L’endive doit être brillante. Une pointe de jaune clair apporte plus ou moins la subtile touche  colorée à ce monolithe blanc.
Monochrome,brillant, mat, architecturé sont ces qualificatifs que l’on retrouve dans un esprit déco épuré.
  

Les couleurs
Le blanc symbolise en Occident la lumière, la pureté en opposition à l’Asie ou il représente la mort… Question de culture, bien que le blanc de l’innocence et du berceau rejoint dans notre propre culture le blanc du linceul et de la mort.
Un blanc immaculé entraîne l’épure, le minimalisme.
Mal traitée dans la maison, l’utilisation d’un blanc peut être glaciale, fade voir clinique, particulièrement dans le cas d’une pièce orientée plein Nord. On pense toujours utiliser le blanc comme la solution la plus simple à la remise en état d’un lieu. Il semble être neutre, sans risque et le plus adapté à la conservation d’un bel espace.
Ce n’est pas forcément la solution idéale
Le blanc est un vrai parti-pris.
Les formes s’arrondissent sous l’épaisseur blanche de la neige, on parle souvent d’ouate ce qui traduit l’impression de grande douceur. Tout dépend en fait de la qualité et de la force des matières et de la lumière. Un éclairage très doux et ponctuel associé à de beaux matériaux, de beaux meubles bien dessinés permettent d’éviter une pièce sans âme.
Le blanc est alors la couleur efficace pour rendre cette pièce plus lumineuse, plus spacieuse. Il existe actuellement une très belle gamme colorée, de blancs chauds et froids, passionnante à travailler. On peut la traiter en camaïeux d’une manière subtile. Le résultat complexe, offre une richesse très élégante. Ne pas hésiter à travailler les murs avec des sous-couches et une peinture de grande qualité. C’est indispensable à la qualité finale des pièces.
La cuisine ou la salle de bain accueillent généralement le blanc dans la maison. Elle est la couleur hygiénique par excellence.
Ce blanc est depuis longtemps la garantie de propreté dans ces pièces dites techniques ( voir les sanitaires de bain et de cuisine). L’évolution de la maison à radicalement changé le vrai sens utilitaire de ces lieux. Ces pôles pratiques s’ouvrent sur les autres pièces à vivre. Une cuisine n’est plus fermée sur elle-même, elle devient au contraire le cœur de la maison en s’intégrant au salon- salle à manger.
Le blanc doit alors se lier adroitement à l’ambiance générale.
On ajoute des matériaux nobles comme le bois clair, le métal, la pierre ou la laine, des couleurs légères comme des gris, des beiges ou des jaunes très clairs  sur les rideaux, les coussins ou un tapis. Tout cela peut faire vibrer l’atmosphère de la pièce.
Toujours en touches légères…
L’extrémité des endives, jaune pâle, donne l’idée d’une pointe colorée délicate et discrète à développer dans une ambiance minimaliste.  
L’utilisation subtile de pois, de rayures ou des carreaux peut être également intéressante. L’apport d’une structure traitée presque en ton sur ton sublime la volonté de simplicité.
Une question de proportion à travailler de façon discrète dans la maison.
Pour obtenir la sensation de repos, une peinture mate ou satinée est idéale, mieux vaut alors garder la peinture brillante en touches secondaires. On peut même blanchir tous les murs et les boiseries, le plafond et le plancher. On utilise du blanc d’os, du blanc de lait, du blanc lunaire, du blanc de chine, du blanc de céruse, d’albâtre, d’argile, d’argent ou de Meudon…
Le blanc s’installe parfaitement dans une pièce contemporaine mais aussi dans une pièce de style gustavien (style Louis XVI revisité par la Suède au XVIII °) ou dans une maison à l’esprit campagne sobre et chic.
Attention l’innocence du blanc s’oppose au rouge de la guerre, de la violence. Une seule tache de sang sur de la neige peut faire vibrer en nous un sentiment de malaise, d’agressivité. *
Une seule petite touche de couleur vive peut casser une sensation de paix et de sérénité dans un bel espace monochrome…
Un fil rouge, une fine bande au mur ou des rayures fines sur un rideau peuvent être des alliés parfaits comme des ennemis redoutables.
Le blanc est une affaire de très grande subtilité.
 * en référence à la symbolique neige-sang dans le film du réalisateur F. Leterrier d’après le roman de Jean Giono «  Un roi sans divertissement » ainsi qu’aux trois gouttes de sang dans la neige du dessin animé » Blanche- Neige et les sept nains ».

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